Make it stand out

Whatever it is, the way you tell your story online can make all the difference.

Mathieu Bonardet

Born in 1989, French/Belgian, works and lives in Paris (F)

About the Artist

Mathieu Bonardet studied Fine Arts studies (drawing) at École Nationale Supérieure des Beaux-Arts of Paris (DNSAP – Master Degree) and a semester (exchange program) in the MFA program of Hunter College of New York. Winner and finalist of numerous prizes, his works are present in public collections and foundations such as the Beau-Arts de Paris, the François Schneider Foundation, Frac Normandie, artkunstarte. His work has been exhibited widely in France and also in Germany and Spain. 

His body of work leads draftsmanship beyond the limits defined by the space of a sheet of paper: his practice initially brought him to film or photograph actions (notably in the photographic series and video Ligne(s), 2011 which was featured on the cover of ROVEN magazine in 2014, then exhibited at the König Galerie in Berlin in 2017, or in the selection of Drawing Now in 2019) before directing his attention to volume. His work currently oscillates between drawing and sculpture, which feed off each other — like a conversation between graphite and steel.

TILT (January - February 2023)

Extra Muros

Prize finalist : Mathieu Bonardet

Invited by the SHÕEN endowment fund, Hélène Delprat nominated four artists for the Matsutani 2024 Prize.

more info

 

LIAIGRE

La Borne - Luynes (France)

Le pays où le ciel est toujours bleu

> 02.12.23

L'EFFONDREMENT D'UN PAYSAGE / par Xavier Bourgine 

Quatre panneaux de même dimension, progressivement saturés de graphite dans leur moitié inférieure, reposent côte à côte. Vus à travers l’ouverture principale de la Borne, les panneaux glissent jusqu’à nous atteindre et occuper la surface inaccessible du sol. Depuis la vitrine latérale, le paysage, suggéré par la simple répétition d’un geste révélateur de l’horizon, s’effondre sous nos yeux en quatre plans successifs, comme un arrêt sur image d’un cataclysme d’où l’homme aurait disparu. 

Le paysage pourtant ne se conçoit pas sans l’homme, car il « se révèle dans une expérience où sujet et objet sont inséparables1 ». Le corps, qu’il s’agisse de celui du regardeur ou de celui de l’artiste, transparaissant dans son dessin par la répétition du geste, plane donc au-dessus de cette nature désolée et dévastée. Reste en suspens la question de l’origine de son éboulement et de son abandon. 

Dès son premier Polyptyque pour lignes d’horizon, Mathieu Bonardet parlait du paysage comme vanité2 : ces mêmes panneaux, alors simplement posés à la verticale face à nous, en confrontant le temps du paysage et le temps de l’homme, mettaient en avant la finitude de ce dernier. Aujourd’hui, par leur glissement, c’est le monde lui-même qui apparaît comme mortel. 

De l’apaisement à l’effondrement, alors que « le chaos commence et les ordonnances disparaissent3 », peut-être faut-il y voir une conscience plus éveillée de notre monde en déliquescence. 

par Xavier Bourgine / critique et auteur des Ultimes (Grasset, 2021), relecture de Caïn et Abel à l’heure du dérèglement climatique, Xavier Bourgine poursuit une thèse en histoire de l’art à l’Université Bordeaux Montaigne.

Art Fairs